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« Génocide » dans l’ex-Zaire : la fin du mutisme subodorée

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Le Haut-Comissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, Navi Pillay, a déclaré, jeudi 2 septembre 2010, que l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’apprêtait à rendre public un rapport inculpant le Rwanda dans l’orchestration de crimes en République Démocratique du Congo (ou plus précisément dans les camps de réfugiés Hutus de l’ex-Zaire) entre 1996 et 1998. Il s’agit là de déplorer l’entorse au droit international humanitaire ainsi que « les crimes, les violations les plus graves des droits de l’homme (…) commises entre mars 1993 et juin 2003 en République Démocratique du Congo » (extrait d’une esquisse du rapport publiée par le journal Le Monde).

Ce rapport ferait alors effet de préalable à une poursuite judiciaire des responsables des susdits « crimes contre l’humanité, crimes de guerre, voire de génocide ». En effet, ce rapport établit un diagnostic profondément bombardant de la situation dans cette région du monde dans les années 1990 : il s’agit là de donner à voir la réalité dramatique de ces années en actuelle République Démocratique du Congo, de discréditer les forces armées rwandaises, lesquelles ont énergiquement trempé dans cette guerre aux silences complices. Les populations ont été littéralement détroussées, des villages entiers du Zaire d’antan écumés, essentiellement par le Rwanda adjacent. Il semble patent que le rapport reconnaitra officiellement la culpabilité de Paul Kagamé (président de la République du Rwanda depuis 2000), de son Front Patrioque Rwandais (le FPR) ainsi que des factieux congolais dans l’extermination massive du peuple Hutu.  Selon ce rapport, le génocide terminé, près d’un million de Hutus se sont expatriés dans le Zaire avoisinant et plus de 500 cas de violation des droits de l’homme ont été dénombrés. Ainsi, la collection de plusieurs sources et compte-rendus  permettent de véritablement crédibiliser l’action de répression ainsi que l’éventuelle traduction des fautifs en justice alors emmanchées par le Haut-Commissaire des Nations-Unis aux Droits de l’Homme.

Face à la clameur et hostilité collective à Kigali suscitée par la révélation officielle d’une telle publication à venir et la publication par la BBC d’extraits d’un « pré-rapport » inculpant notamment 21 groupes armés ainsi que huit armées nationales, l’actuel secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a exhorté le Rwanda à changer de posture afin de ne point mettre en péril la paisible fixité régnant dans la région. Afin de rendre compte de son déplaisir, le Rwanda a annoncé un potentiel retrait de quelques 4000 soldats de la paix affiliées à l’ONU au Soudan. C’est ainsi que dans son communiqué officiel, Navi Pillay a déclaré qu’ « à leur demande, nous avons décidé d’accorder aux pays concernés un mois supplémentaire pour commenter ce rapport. » Ce rapport pourrait alors bien laisser entrevoir la fin de l’impunité et condamner, in fine, les responsables du conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre Mondiale.

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